L’urbanisation est ultra-tendance : jamais auparavant les villes n’ont grandi plus rapidement. L’urbaniste et architecte Kees Christiaanse révèle comment vivre demain. Il a notamment fait des recherches au Future Cities Laboratory à Singapour pour l’ETH de Zurich.
Professeur Christiaanse, vous avez des bureaux dans différentes parties du monde, en Europe comme en Asie. Quelles sont les architectures les plus futuristes ?
Il y en a beaucoup ! À Singapour, je trouve le bâtiment Woha très intéressant en termes d’urbanisme et d’architecture : la «plante» de 200 mètres de haut a des façades semi-transparentes recouvertes de végétation. Au Cupertino en Californie, l’Apple Campus autonome sur le plan énergétique semble futuriste. Cependant, quelque chose plaide contre l’OVNI de 460 mètres de large implanté dans le paysage : il est en forme d’anneau – un symbole de cloisonnement. Et surtout, il est uniquement accessible via un parking souterrain et en voiture. Le groupement coopératif Kalkbreite de Zurich est très différent : au rez-de-chaussée, les boutiques et les restaurants donnent sur l’extérieur. La structure permet une grande variété d’utilisations et au sommet s’épanouit un paysage de toitures.
Le bâtiment Woha interpelle par ses zones vertes. Des éco-utopies sont-elles réalisées à l’ère des gratte-ciel ?
Lesdits jardins verticaux ont un impact positif sur le cadre de vie. Ils peuvent favoriser l’équilibre thermique des bâtiments en offrant une climatisation et une protection contre le soleil. Mais pour offrir une qualité suffisante, des « vraies » structures vertes sont nécessaires. Cela signifie qu’une couche épaisse de terre et de vrais arbres sont requis. J’approuve les structures urbaines qui se sont développées au fil des ans – ou les nouvelles structures qui évoluent à partir d’une conception de base robuste.